Gutenberg : un nouvel élan pour la création de contenus

Il y a quelques mois, on était au BlendWebMix pour animer une conférence sur notre éditeur web préféré : Gutenberg. Apparu dans la version 5.0 de WordPress, cet outil a fait couler beaucoup d’encre et a provoqué une petite levée de boucliers, notamment chez certains gardiens du temple des habitudes et de la zone de confort. Pourtant, nous y voyons avant tout une opportunité, tant pour faciliter les usages de nos clients que pour favoriser la créativité dans notre travail.

Déconstruire l’existant pour créer de nouveaux outils, c’est forcément un pari qui va venir affecter les équilibres et les forces en présence. Pour tous les professionnels du web qui utilisent WordPress, l’introduction de Gutenberg a considérablement changé la donne, et c’est tout un écosystème qui a dû repenser ses pratiques, son positionnement et ses automatismes.

Une remise en question aussi profonde n’est jamais facile. Les constats qu’elle génère peuvent laisser des traces. Les chantiers qu’elle provoque sont souvent longs et inattendus.

Certains vont nier l’importance de la chose pour remettre le bilan à plus tard, d’autres vont résister au changement avec autant d’ardeur que d’incompréhension, et recourir à toutes les justifications possibles pour éviter d’examiner la situation avec un peu de nuances et de clairvoyance.

C’est comme ça qu’on passe à côté des opportunités.

Et en ce qui concerne Gutenberg, les opportunités sont nombreuses, et à portée de main. Elles ne viennent pas de nulle part : elle sont le fruit de l’évolution du web, et sont pensées en fonction de l’intérêt général. Entre expérience éditeur et opportunités créatives.

La quête de fluidité dans l’édition de contenu web

C’est une évidence, mais le web du XXIe siècle est éditorialisé, et cette évolution ne fait que se renforcer au fil des années. Sans ligne éditoriale, sans stratégie de contenu, on se prive de toute la richesse offerte par le web, et on bride considérablement le potentiel de son site internet.

Entre contenu de marque, contenu SEO (optimisé pour le référencement), contenu média et contenu enrichi, le besoin de repenser l’édition de contenu web s’est vite fait sentir, pour faciliter l’accès à un maximum de possibilités. Et l’appel d’une authentique expérience éditoriale, en tant que partie intégrante de l’expérience utilisateur, s’est fait entendre avec force.

Petit rappel des termes : on parle d’expérience utilisateur (ou UX) pour désigner ce que vont vivre (ou subir) les utilisateurs d’un site web, visiteurs comme contributeurs. L’expérience éditeur est recentrée sur ces derniers et se consacre au vécu des créateurs de contenus, et à leurs besoins spécifiques, qui nécessitent bien souvent de sortir des postulats conservateur du type « on a toujours fait comme ça ».

On s’explique : l’éditeur de contenu est souvent le premier utilisateur du site. Et quand on est un professionnel du web, c’est aussi le client. Et disons que si vous lui proposez une interface pourrie, qui va nécessiter une formation au code html pour ajouter une vidéo, et où il faut installer trente extensions foireuses pour avoir quelques options de mise en page, simplement parce que c’est ce que vous avez toujours proposé jusqu’ici, c’est un choix qui en dit long sur votre posture et votre écoute des besoins. Sur votre vision du web aussi. Surtout quand il existe une alternative.

Une alternative qui est partie d’un constat simple : une mauvaise expérience éditeur génère une mauvaise expérience utilisateur.

Evidemment. Un éditeur frustré par les limites de son interface publiera des contenus imprégnés de cette frustration, et il n’aura pas envie d’en publier souvent. Sa propre déception va se transmettre aux visiteurs du site. Qui du coup n’auront pas envie de revenir.

Pour éviter d’arriver à ce terrible échec, on s’est demandé quels pourraient être les fondements d’une expérience éditeur aux petits oignons. On aurait pu écrire une thèse, mais on résume en quelques points :

  • Une prise en main rapide de l’outil
  • Du confort
  • De la souplesse
  • Du fun !

Et…. on en arrive à Gutenberg, le fameux nouvel éditeur de WordPress. Qui se présente sous la forme d’un système de blocs modulables, qui s’agencent facilement sur la table et peuvent répondre en un clic à une multitude de fonctions (texte, image, vidéo, galerie, colonnes, contenu embarqué) et dont la mise en forme peut être personnalisée.

Gutenberg entre en résonance avec le graphisme parce que c’est la retranscription en interface du design modulaire.

Et si ce n’est pas (encore) la solution ultime, Gutenberg nous semble être à l’heure actuelle l’interface qui répond le mieux aux enjeux de l’expérience éditeur, en lui permettant de se concentrer sur son métier : créer du contenu de qualité, thématisé sur son activité/secteur.

Conf Gut

Il suffit de le prendre en main pour s’en rendre compte, et après une phase d’adaptation inévitable pour ceux qui ont connu l’ancien monde, Gutenberg peut rapidement devenir une zone de confort plus confortable que la précédente si on prend la peine de se lancer.

Et même ceux qui étaient sceptiques au départ, dont certaines personnes très influentes dans l’écosystème WordPress, finissent par écrire « I love it » !

Et comme on est généreux, on donne quelques clés aux professionnels du web pour s’approprier rapidement l’outil et mesurer son potentiel :

  • Adaptez votre posture et soyez ouvert au changement
  • Intégrez le profil éditeur dans votre démarche de création, par exemple en éditant du contenu
  • Soyez curieux et explorez Gutenberg jusque dans ses moindres recoins, notamment en installant le plugin qui vous propose les blocs encore en phase de test
  • Exploitez et détournez les blocs natifs
  • Travaillez sur des blocs personnalisés !

Toutes ces phases vous permettront de bien mesurer que Gutenberg est aussi une opportunité pour la création.

Renouveler la flamme de la créativité

Pour qu’un outil fasse avancer la créativité, il doit s’accorder avec les préoccupations de son époque et anticiper celles qui vont se présenter dans un futur proche. Et si on regarde la situation actuelle des métiers créatifs du web, Gutenberg entre en résonance avec la plupart de ses problématiques.

De notre point de vue, la création sur le web ne présente aujourd’hui que peu de contraintes en dehors de celles qu’on s’impose. On y trouve aussi beaucoup de normes et de pré-fabriqué qui standardisent énormément la production, et des croyances limitantes qui empêchent beaucoup de professionnels (et amateurs éclairés) d’aller plus loin.

On voit aussi une attention grandissante portée à l’accessibilité visuelle (ce qui est bien sûr une bonne chose), et la pensée modulaire pour guider la conception, l’organisation des contenus et les possibilités de mise en page des sites web, mais aussi pour faciliter l’autonomie des éditeurs dans la création de publications aux présentations variées.

Pour le reste, on peut se lancer dans d’éternels débats sur les volets subjectifs de la créativité, ce qui définit l’originalité d’une réalisation, et ce que signifie aller au-delà des croyances limitantes (les limites de certains étant les opportunités des autres… qui ont aussi leurs propres limites !)…

On peut aussi recentrer le débat sur la définition d’une réponse créative pour un projet web : elle est alignée avec les contraintes du cahier des charges, et va au-delà de l’attendu et du standard pour apporter de l’impact, de la singularité, de la valeur, voire même de l’innovation et une pointe de fierté.

Or, faire du design avec Gutenberg c’est :

  • Construire avec des modules et des composants
  • Penser contextes et exceptions
  • Mettre la forme au service du contenu (et pas l’inverse)
  • Multiplier les possibilités de mise en page sur une même base
  • Fournir à ses client un outil simple d’utilisation, même à ceux qui croyaient que « le web, c’est compliqué »
  • Un potentiel infini de blocs personnalisés

Gutenberg permet d’inclure de multiples perspectives dans son design, donc de s’adapter, et de s’accorder le plus justement possible aux évolutions des enjeux du web et de ses possibilités créatives.

On encourage donc tous les professionnels du web à renouveler la flamme de leur créativité en intégrant Gutenberg à leur processus de webdesign, à détourner les usages des blocs, créer leur propre style, ajouter leurs propres options, enrichir les comportements de blocs, développer des classes additionnelles, distinguer la sémantique et le style ou encore jouer avec les exceptions de mise en page…

L’avantage, c’est une création totalement libre et des comportements sur mesure. La preuve par l’exemple, avec quelques sites visuellement poussés, et que nous pourrions intégrer facilement avec Gutenberg !

A nous, et à vous, de créer la suite, d’enchanter la vision et de stimuler les cerveaux ! Avec de l’ouverture d’esprit, une vision différenciante et une mise en oeuvre respectueuse de l’éditeur.

Et de la créativité, toujours.